Après avoir repris tout un pan des activités de Sehnneiser, EPOS a multiplié les références de micro-casques destinés aux joueurs d’une part mais également aux entreprises. L’Epos B20 est toutefois le premier microphone USB de la marque danoise ; il cible notamment ceux qui exigent un son limpide pour la communication, mais surtout les streamers pour qui la captation vocale est cruciale.
Look sobre et fonctionnel : on n’en demande pas (beaucoup) plus
A l’instar des casques de jeux de la marque, le microphone Epos B20 ne donne pas dans l’extravagance. La société Danoise semble privilégier qualité de construction et sobriété plutôt que de produire des équipements qui se démarquent par leur esthétique.
Majoritairement fait de métal, le micro présente d’excellentes finitions et une conception difficile à remettre en cause. Son support circulaire, léger et solide, ne requière qu’une seule vis pour venir y fixer le micro. Un chanfrein est prévu pour passer les deux uniques câbles venant se connecter sur la zone inférieure du micro : une connectique USB-C pour l’alimentation du microphone et la captation vocale, et une prise jack 3.5 mm pour y brancher un casque. Le pied de ce B20 n’est pas le plus ergonomique qu’il soit, il permet toutefois de placer le micro à l’horizontal, chose qui peut être intéressante en fonction de ce que vous souhaitez capter. Pour ma part, j’estime qu’il est beaucoup plus pertinent d’opter pour un bras articulé à partir du moment où ce micro est utilisé pour communiquer, ou encore comme compagnon de stream. Cela évitera notamment que le micro capte les vibrations transmises dans le bureau, par exemple quand je tape au clavier.
Du côté des commandes, trois molettes de contrôle et un bouton sourdine sont positionnés de part et d’autre du micro. Cela rend le B20 d’une simplicité déconcertante à utiliser, d’autant qu’un micro USB comme celui-ci est totalement plug and play : il suffit de le connecter à notre PC pour commencer à l’utiliser. Le bouton sourdine permet de couper très simplement la captation, une LED d’état (blanche ou rouge) permet de savoir si le micro est actif ou non. On y trouve ensuite une molette de volume, une autre pour le gain du micro, et enfin une molette à position multiples pour choisir le type de captation du micro (bidirectionnel, cardioïde, omnidirectionnel, stéréo).
Une captation claire et précise mais un soft encore trop jeune
L’Epos B20 est très agréable à utiliser au quotidien, en grande partie grâce à la qualité de captation qu’il propose et à ses différentes directivités. Ces dernières offrent une polyvalence bienvenue à ce micro, notamment pour enregistrer des instruments de musique ou une conversation entre deux personnes face à face, mais on préfèrera amplement le mode cardioïde pour enregistrer une voix seule, et donc pour la communication, le streaming ou encore le chant.
L’inconvénient du B20, c’est sans aucun doute l’offre logicielle d’Epos qui manque de maturité et de recul. Les fonctionnalités et autres options proposées sont assez maigres, notamment si on le compare à son concurrent direct, à savoir le Blue Yeti qui s’accompagne du logiciel Logitech G Hub.
L’Epos Gaming Suite comprend notamment :
- Un égaliseur avec un profil « Chaud » et une courbe à personnaliser
- Un contrôle de gain (déjà sur le micro)
- Le contrôle de la tonalité latérale
- Une option barrière antibruit
- Une option de suppression de bruit
- Un filtre passe-haut
La qualité de captation dépend finalement beaucoup des paramètres extérieurs et de la façon dont vous positionnerez le micro ; l’idéal étant d’avoir sa bouche à environ 20 cm de distance du microphone.
L’environnement sonore joue beaucoup sur le rendu. Si la voix reste claire avec un très bon niveau de détail, les bruits de fonds viennent souvent entachée l’expérience. Réglée à son seuil maximum, la barrière antibruit est bien trop agressive et réduit de manière conséquente le volume de la captation. Nous l’avons ajusté à 30 sur 100 pour obtenir un réglage correct. La suppression de bruit permet quant à elle de gommer certains sons, typiquement la ventilation d’un ordinateur, mais ne comptez pas à ce qu’elle filtre les sons environnants comme, par exemple, votre frappe au clavier et le bruit d’une porte, d’une voiture à l’extérieur et ainsi de suite. Pour obtenir une suppression de bruit convaincante, j’ai préféré dans mon cas opter pour Nvidia Broadcast. Il faut pour cela avoir une carte graphique en provenance des ateliers du fabricant au caméléon, et si l’outil de suppression de bruit de Nvidia n’est pas le plus efficace, il l’est déjà plus que celle proposée ici par Epos. La suppression de bruit d’Epos ne semble faire que de resserrer le champ de captation, certains bruits vont donc être atténué mais ce n’est clairement pas une panacée.
Avec un logiciel plus complet et des fonctionnalités plus efficaces, l’Epos B20 aurait sans problème de quoi concurrencer Blue et son Yeti. En attendant, il est courant d’utiliser des solutions tierces pour la réduction de bruit. Avec RTX Voice notamment et Nvidia Broadcast par exemple, des outils comme Krisp.ai, ou encore des plugins VST pour Streamlabs OBS. Il y a de quoi faire et obtenir un son d’excellente qualité et sans parasite.
Notre avis sur le microphone Epos B20
L’Epos B20 a de quoi séduire un public qui recherche une captation vocale de bien meilleure qualité qu’avec un micro-casque. Si le fabricant danois vise en premier lieu les streamers, ce micro peut très convenir à tous ceux qui touchent de près ou de loin au son : enregistrement de podcasts, communications au niveau professionnel comme loisirs (le micro est d’ailleurs compatible depuis peu, avec la PS5), pour les vidéastes et, dans une moindre mesure, pour les chanteurs et musiciens débutants même si nous recommanderons d’autres types de micro, plus adaptés, pour ce cas précis.
Le principal point faible de l’Epos B20 est cependant son prix. A 150 €, le public visé risque fort de se tourner vers le Blue Yeti, un micro dont les éloges ne manquent pas sur la toile et dont le prix est sensiblement plus attrayant. En ce qui concerne le logiciel d’Epos, il gagnera clairement à accueillir davantage de fonctionnalités au sein d’une interface plus complète. En attendant, les streamers (et d’autres) ont pour habitude d’utiliser des solutions tierces pour gérer leur audio, chose qu’ils ne manqueront pas de faire avec l’Epos B20.
Sommaire