Comme j’ai pu le souligner lors de mon test des souris Viper Ultimate VS Basilisk Ultimate, Razer signe un retour en force en cette fin d’année 2019 avec des produits particulièrement aboutis qui viennent bousculer la concurrence. Le fabricant californien a en effet repoussé les limites avec ces deux nouvelles souris gaming, mais aussi avec son nouveau keypad, le Tartarus Pro, qui profite ici de grandes améliorations et se destine à un public particulièrement exigeant.

Après une prise en main de deux petites semaines, je vous livre mon avis sur ce « mini-clavier pour main gauche » et ses principales nouveautés.

Un modèle qui s’articule autour de switchs optiques analogiques

De tout nouveaux switchs opto-mécaniques et analogiques, c’est la grande nouveauté intégrée ici sur ce Tartarus Pro ! Razer a en effet mis de côté les contacteurs méca-membranes qui équipaient le Tartarus v2, des switchs souvent jugés perfectibles et qui sont loin de faire l’unanimité au sein du public visé, notamment la scène eSport.

Comme nous pouvons l’observer sur les images de ce test, le design et l’ergonomie générale de ce Tartarus Pro n’ont que très peu bougé par rapport aux précédentes versions, ce qui dans un premier temps peut questionner, surtout lorsque l’on constate que le tarif du keypad a augmenté de 60 € pour atteindre ici 149,99 €. Ces nouveaux switchs se posent donc comme le principal argument de vente de ce mini-clavier et même si je ne suis pas capable de dire s’ils valent à eux seuls cette hausse de prix, j’estime qu’ils sont très prometteurs et que ce ne serait pas un mal de voir davantage de claviers standard être équipés de ce type de contacteur.

Des capteurs à la vitesse de la lumière

Leur principe de fonctionnement est assez simple : un capteur de lumière optique est placé au centre du mécanisme, il a pour fonction d’enregistrer chaque frappe et ce avec d’indéniables avantages par rapport à des interrupteurs mécaniques classiques. Le capteur de lumière optique est en effet bien plus réactif et enregistre chaque pression « à la vitesse de la lumière », il évite aussi les contacts physiques à répétition entre touches et interrupteurs et diminue ainsi l’usure de l’ensemble du mécanisme.

Détection du niveau de pression

L’intérêt de ces switchs ne s’arrête pas là puisqu’ils sont en mesure de détecter plusieurs niveaux de pression, comme la désignation « analogique » nous l’indique. Concrètement, il est possible de définir deux niveaux d’activation différents, à des courses respectives de 1.5 et 3.6 mm. Ainsi une faible pression sur la touche permet de réaliser une action différente d’une pression complète. Un exemple simple : appuyez doucement sur une touche pour marcher, puis poussez la touche complètement pour courir ! Ces deux niveaux d’entrée analogique poussent très loin le degré de personnalisation de ce keypad puisque vous pouvez paramétrer ses 32 touches comme bon vous semble pour chacun de vos jeux. En revanche, il est fort regrettable de ne pas profiter d’une mémoire interne pour y enregistrer un minimum de profils et pouvoir ainsi retrouver nos paramétrages en connectant ce pad à un autre PC. Tout doit se faire via Synapse 3, un logiciel très complet et relativement accessible. Notons que l’enregistrement de profils est limité à 8 sur ce logiciel.

Le Tartarus Pro en pratique

Qui dit test dit forcément ressenti et impressions personnelles, qui sont difficiles à ne pas laisser transparaître, surtout lorsqu’il s’agit de tester un produit tel qu’un keypad gaming. Habitué à mon éternel clavier mécanique Corsair, je dois bien dire que j’ai eu quelques difficultés à maîtriser ce Tartarus Pro. La prise en main et l’ergonomie sont excellentes, et j’ai clairement ressenti le gain apporté par un positionnement qui semble plus naturel pour la main gauche par rapport à un clavier. Idem au niveau de la main droite puisque l’espace libéré sur le bureau permet d’adopter une position de bras plus serrée avec laquelle je me suis senti bien plus à l’aise qu’avec un clavier de taille standard.

Les touches sont idéalement positionnées, la barre espace tombe sous le pouce et les doigts se baladent sans souci sur l’ensemble de ce mini-clavier. Le placement de certaines touches aide beaucoup à l’ergonomie, comme c’est le cas de la toute première rangée qui serait certainement beaucoup moins accessible si elle n’était pas inclinée. Je n’ai pas grand-chose à dire sur le bouton de changement de profil, en revanche la molette et le joystick ont eu très peu d’intérêt dans mon cas, je n’ai pas vraiment eu suffisamment de temps pour m’y faire et ai gardé l’habitude de laisser mon pouce constamment collé à la touche espace. Le joystick est toutefois très intéressant, notamment par son caractère modulable puisqu’il amovible et laisse place à une croix directionnelle assez basique.

J’ai surtout bataillé pour parvenir à maîtriser les deux niveaux d’entrée analogique et je dois bien dire que j’aurai aimé un espacement plus conséquent entre les deux activations. La course totale de la touche étant située à 4 mm, j’aurais préféré que ce soit cette valeur qui soit retenue pour l’activation de la deuxième entrée. À 3,6 mm, j’ai l’impression que la distance séparant le premier et le deuxième point est trop courte, ce qui rend cette fonctionnalité assez difficile à utiliser dans mon cas. Il n’est cependant pas exclu que Razer apporte quelques améliorations grâce à une prochaine mise à jour via Synapse.

Ajouter à cela la fonction HyperShift, qui permet d’attribuer une fonction secondaire à chaque touche après pression d’une touche spécifique, et le Tartarus Pro vous demandera une certaine dextérité et sans doute une période de temps assez longue pour être entièrement maîtrisé, ou du moins pour profiter pleinement de son potentiel !

Conclusion : un keypad abouti, mais difficile à dompter

Le Tartarus Pro n’est pas un keypad à mettre entre toutes les mains ! Certes, il s’agit sans doute du meilleur des mini clavier gaming à l’heure actuelle, son design et son ergonomie sont parfaits et la prise en main est largement améliorée par rapport à un clavier standard. On remarque sans mal que Razer a particulièrement travaillé sur sa copie et a accouché d’un modèle très abouti, peut-être un peu trop.

Les switchs optiques analogiques font état de belles promesses, mais sont difficiles à maîtriser pleinement surtout sur des jeux compétitifs et nerveux. Rajoutez à cela un temps d’adaptation assez long pour passer d’un clavier standard au Tartarus Pro, ainsi qu’un très haut degré de personnalisation, et vous avez la recette d’un keypad qui se destine à une petite frange de joueurs expérimentés qui parviendront sans doute à en tirer profit.

Pour le reste, le Tartarus Pro est très agréable à utiliser et j’ai beaucoup apprécié l’expérience malgré les quelques déboires et les erreurs d’activations. Seulement, s’il multiplie les possibilités pour les joueurs qui parviendront à en avoir une maîtrise totale, son accessibilité se réduit encore en raison d’un placement tarifaire réellement trop haut.

À 149.99 €, le Tartarus Pro est un réel investissement, d’autant que contrairement à un clavier gamer, il n’est vraiment utilisable qu’en jeux et ce n’est pas avec lui que vous écrirez vos mails ! Si l’on compte les indispensables souris, clavier et manette, le Tartarus Pro vient s’ajouter à une liste de périphériques déjà grande et ne conviendra, à mon avis, qu’à des joueurs exigeants qui seront en mesure de l’exploiter à 100 %.

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Matthieu Legouge

Immodérément passionné par la musique, les jeux-vidéo, et le hardware, je navigue au gré des notes et des fréquences et vais partout là où la Tech me mène.

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